~~°Rien qu'un rêve ...°~~ _histoire romantique, légèrement fantastique_

Rien qu'un rêve ...

La vie n'est parfois qu'un rêve, autant en profiter tant qu'il dure ...



Dormir est sûrement la seule chose que l'humain peut vraiment réussir. Il passe la moitié de sa vie à dormir. Ce verbe si doux, si reposant. Ce mot est maintenant mon préféré, celui que j'aime le plus. Pourquoi ? Parce qu'il est l'unique moyen de communiquer avec celui qui détient mon âme.



Il y a encore quelques mois, quatre pour être précise, il était à mes côtés, souriant. Il murmurait si bien mon nom, Laetitia, que je pouvais l'entendre le dire pendant des journées entières sans m'en lasser. J'étais certes une grande romantique, mais j'étais avant tout éperdument amoureuse. Enfant, j'aimais énormément les chanteurs du vieux hard-rock. Aujourd'hui, seize ans, je connais la véritable signification de ce mot. Je l'ai connu quand nos regards se sont croisés. Je me souvins de notre rencontre comme si elle datait seulement de quelques minutes. Ses moindres gestes, ses plus courtes paroles, tout était soigneusement enregistré dans mon esprit.
Il m'avait dit : "Je ne te quitterai jamais, mon amour.". Cette phrase, aux allure banales, raisonnent dans mon coeur, souvent pris de panique. Car si Louis est décédé, c'est de ma faute. Je n'avais rien vu, ce jour-là, un jour pluvieux. Une voiture n'avait pas respecter la vitesse autorisée, je traversais la route. Insouciante, je n'entendais pas les sons apeurés du coeur de Louis. Celui-ci se trouvait juste derrière moi, me tenant la main. Mais la voiture allait trop vite, beaucoup trop vite, il m'a donc poussé ... pour finir à ma place. Tout s'était déroulé rapidement, sous mes yeux, aujourd'hui encore baignés de larmes chaudes. Tout avait été de ma faute, et pourtant, la famille de Louis m'a beaucoup consolé. Mais rien n'avait servi. Aucune parole, au objet. Je voulais juste lui. Son visage, ses sourires, entendre son rire, le voir, l'entendre, lui parler. Mais je l'avais perdu. Son corps reposait dans une tombe, où je mettais les plus belles fleurs que je pouvais avoir. Son esprit, lui, était sans doute dans l'immensité du ciel, sur l'étoile la plus lumineuse, la plus radieuse. Je ne me le pardonnerai jamais.
C'est alors que hier soir, plongée dans mon lit, pleurant comme toujours, me demandant comment survivre une journée de plus, quelque chose d'incroyable se produit. Après tout, si je mourrai, je pourrais le retrouver. Mais cette pensée fut balayer par une voix. Sa voix. La voix de Louis.

Louis : Laetitia ... je te l'interdis.
Laetitia : Lou ... Louis ?

Je parlais en mon esprit, ce qui était très étrange. Surtout que mes pensées étaient partagées par celui qui hantait mon âme.

Louis : Laetitia ... je n'ai pas assez de temps. Pas maintenant. Pas cette nuit. Mais je reviendrais.
Laetitia : Attend !
Louis : Oui ?
Laetitia : Co ... Comment ? Pourquoi ? Quand ? ... Louis ...
Louis : Je ... te répondrai bientôt. Dors tranquille, maintenant. Ne t'inquiète plus, je vais bien.
Laetitia : Mais où es-tu ?!
Louis : Je t'aime.
Laetitia : Moi ... moi aussi ! Mais ... attend ! Louis !

Mais plus de voix. Soudain, je fus prise d'un énorme vertige et sentis mes paupières se fermées ...

***

Miss Myû

Je m'asseyais sur mon lit. Vêtue d'une tenue décontractée et d'un bandana rouge autours du front, je fixais le miroir. Dans ce dernier reflétait l'image d'une fille malheureuse. Pour la bonne raison que je l'étais. Perdre sa moitié, son double, son âme soeur était la pire des choses. Et ce qui s'était passé hier ... je ne pouvais y croire. Aurai-je rêvé ?

Soudain, je fus prise d'un mal de tête incroyable. De nombreuses images défilèrent à grande vitesse. Rien que des images de Louis, de nous, de notre amour, de notre pureté. Aujourd'hui, je suis accusée de crime. Par moi-même. Par ma faute, Louis était mort. Mort ... ce mot ne faisait qu'empirer mon mal de tête.

Laetitia : Arrêtez ... arrêteeeez !

Je ne savais pas à qui je parlais, mais je criais. Si bien que je commençais à me débattre dans mon lit. Comme si ... quelque chose m'entraînait ... quelque part.

Laetitia : Arrêteeeez, je vous en supplie !

Je hurlais à présent, mais personne ne s'inquiétait. Ma mère était au travail la plupart de son temps et mon père qui est parti lors de mes trois ans, aucun membre de ma famille ne se préoccupait de moi.

Laisse toi faire ...

Je ne bougeais plus, ne parlais plus. C'était sa voix. Sa voix à lui. La voix de Louis. Il était de nouveau là, dans ... ma tête.

Laetitia : Folle ... je suis folle ... complètement timbrée ! Tarée !

Cesse ce petit jeu ... tu n'es pas folle ... c'est juste notre amour qui parle ... n'oublies pas que le lien qui nous unit ne disparaîtra jamais ... nous serons toujours amoureux ... toujours ... alors laisse toi faire ...

Laetitia : Lou ... Louis ?! Est-ce que c'est toi ...

Oui ... mon amour ... laisse toi donc faire ... allonge toi ... ferme tes yeux ... calme toi ... tu me verras ...

Le voir ... voir Louis ! Je ne demandais que ça. Voir mon âme soeur, celui que j'aimais plus que tout.
Je lui obéis donc, m'allongeais puis me calmais, même si mon mal de tête était toujours présent. Car pour voir Louis, je serai prête à tout endurer. Vraiment tout ...

Il tendait ses mains. Je les attrapais. Enfin, je revoyais le visage que j'avais tant admiré. Ses yeux d'une couleur comparable à la profondeur de l'océan, tant que je pourrais m'y noyer, mélangée à des éclats d'un vert impressionnant, coupant le souffle comme une feuille coupant l'eau. Ses cheveux, mi-longs, lui arrivant en dessous de ses oreilles, étaient d'un doré éblouissant tant qu'il fallait une paire de lunettes de soleil si on le regardait plus qu'une simple dizaine de minutes.

Louis : Laetitia ...
Laetitia : Louis ... je n'arrive pas y croire, c'est vraiment toi ?

Dans un sourire apaisant, il caressa mes longs cheveux d'un brun chocolat avec douceur, et l'autre s'occupait à tracer des ronds tendre sur ma paume.

Louis : Bien entendu ... tu n'es pas folle.
Laetitia : Mais comment ?
Louis : Parce que l'amour est plus fort que tout, plus que la mort.
Laetitia : Mais pourquoi dans mes rêves ?
Louis : Parce que la vie est elle-même un rêve. Est-ce que tu penses toujours que ce qui t'arrive est vrai ?
Laetitia : ... non.
Louis : Eh bien, c'est justement parce que c'est un rêve. Un rêve dont tu te réveilles quand tu meures. Vivant, tu penses que quand tu mourras, se sera la fin. Bien au contraire, ce n'est que le début. Le début d'une éternité. Une éternité où tu peux faire ce que tu veux. Tout et rien, sans limite, sans responsabilité.
Laetitia : Ma vie est bien un cauchemar qu'un rêve ... je t'ai tué Louis ... comment peux-tu encore m'aimer ?
Louis : Simplement parce ce n'est pas de ta faute. Juste celle du conducteur. Et même si ça aurait été toi l'assassin, le tueur, je t'aimerai toujours. Parce toi et moi, c'est pour toujours.
Laetitia : Forever ?
Louis : Forever.

Je m'avançais vers lui, toujours autant impressionnée par tant de beauté. Seuls les anges ont pu lui donner naissance. Il est irréprochablement parfait. Il me prit alors dans ses bras, je sentis mon coeur l'accéléré. Son parfum m'envahissait, et moi, faible, je me laissais faire. Au point d'en oublier de respirer. Puis, je sentis sa main glisser sur mon corps, partant de mon dos à ma poitrine, puis sur mon ventre et enfin sur ma hanche.

Laetitia : Louis ...
Louis : Mh ?
Laetitia : J'comprends pas ... ma cousine est décédée, mais je n'ai pas eu de contact avec elle.
Louis : C'est normal, ça ne marche qu'avec ton âme soeur.

Sa main me tira alors contre lui et nous penchâmes sur le côté.

Laetitia : Tu m'as tant manqué, pourquoi as-tu tardé à me contacter ?
Louis : Parce que tes nuits étaient peuplées de cauchemars. Je n'arrivais pas à me faufiler entre eux pour te rejoindre.

Et c'est dans des soupirs de désir que nous plongeâmes. Mais, soudain, Louis s'arrêta de m'embrasser, comme retenu par une force invisible.

Laetitia : Qu ... quoi ?
Louis : Je ... dois partir.

Je fus prise de stupeur totale.

Laetitia : Quoi ?
Louis : Je suis rappelé ... je ne peux être avec toi très longtemps, pour l'instant. Prend soin de toi, je t'aime !
Laetitia : Attend !

Mais je me sentais déjà transportée dans d'autres rêves. des rêves de fraises. Des rêves de chantilly.

***