LYRA
Lorsque les échecs ne tue pas, ils nous rendent plus fort.
Tout était froid, le monde autour de moi semblait s'écrouler. Je ne pouvait pas dire que la mort me faisait réellement peur, au contraire, je l'avais patiemment attendue. Mais maintenant qu'elle était là et menaçait de me faire basculer de l'autre côté, je paniquait intérieurement. Je ne ressentait plus la douleur intense qui me lacérait les muscles et me brisait les os depuis des heures, cette douleur qui me rendait plus forte et me donnait le courage de me battre. Tout en moi était vide, mon regard, mes pensées, mon âme..
Ce que me restait de conscience m'ordonnait de me résister mais je n'en avait plus la force.
Fait-le pour luiOui.. Il le fallait. J'essayais de me relever avec le peu de force qu'il me restait mais je m'écroulait lamentablement au sol dans une mare de sang.
De mon propre sang.
Je fut soudain prise d'une abominable toux qui me déchira les poumons et expulsa un mince filet rouge de mes lèvres. Je concentrait mes pensées sur autre chose pour éviter de céder à la folie.
Je serais incapable de te faire du malNon..
Les larmes de désespoir commençaient à couler le long de mes joues.
Jamais.Une toux plus force me fit recracher beaucoup plus de sang que la première fois.
Je t'aime.
« MOI JE TE DETESTE ! » hurlais-je à tort et à travers en m'étranglant à moitié.
Une ombre de détacha du mur pour venir se poster à genoux, à mes côtés. L'air désolé, le regard troublé, il me dit d'une voix brisée:
- « Pardonne-moi. » Il laissa sa main glisser le long de ma joue en un geste tendre. Je savais que c'était la fin, il était là pour ça après tout.
« Je ne te détesterais jamais, tu le sais bien. Je t'aime. » lui répondis-je tant bien que mal.
Il posa ses lèvres sur les miennes et m'embrassa comme jamais il ne l'avait fait auparavant.
Son baiser avait le goût amère des regrets et de la tristesse.
Puis il pris ma tête à deux mains et la tourna brusquement du côté droit.
Un sinistre craquement se fit entendre et ma vue baissa considérablement. La dernière chose que j'aperçus fut son visage qui n'avait jamais été aussi malheureux.