Juste un souvenir ...
L'histoire d'une adolescente, passionnée et triste, qui va découvrir la magie d'un pouvoir infaillible ... l'amour.I : Nouvelle-Fayllen ?
Une main se leva, signe que l'élève était présent. L'appel continua, dans une ambiance quotidienne, ennuyeuse et banale. Pourtant, la Première C n'était pas la classe la plus calme du lycée.
-Irving ?
Cette fois-ci aucune main. Mme Cadigans fouilla la salle de cours à l'aide de ses yeux et sa vue tomba net sur une place libre. Elle remonta alors sa paire de lunettes rectangulaire et foncée sur son nez puis soupira.
-Irving ...
Elle essaya de voir le visage de cet élève mais rien ne lui vint. C'est alors qu'elle se souvint qu'une nouvelle devait arriver, ayant une heure de retard. Une heure de retard ... ça commençait bien, pour la première journée ! Mais si elle était excusée ...
-Bien, sortez vos copies de hier.
Un chuchotement mêlant voix aigus et graves s'éleva tandis que le professeur se levait pour rejoindre le grand tableau noir.
-Taisez-vous.
Sa voix sobre et ferme fit taire beaucoup de voix, juste quelques-unes osaient encore.
-Bien, Tayler et Swaither, deux heures de retenue.
Un rire retentit, les deux garçons se turent, fâchés, et Mme Cadigans reprit :
-J'ai été déçu de vos notes, hier. J'espère que vous allez redresser votre niveau ... beaucoup d'entre vous risquent le redoublement.
-Redoubler, redoubler, toujours la même rengaine ... ça fait des années que les profs me disent cela, et j'ai toujours pu passer, dit un jeune homme aux longs cheveux bruns.
-A ce que je sache, je n'ai pas demande votre avis, Fayllen !
Le professeur était de mauvaise humeur, devant supporter des élèves irrespectueux et fainéants. Et pourtant, il en était le principal. Quelle corvée ! Elle plaignait les professeurs qui l'avaient précédé. Et ceux qui allaient les avoir ...
-J'le donne quand même, répondit le même jeune homme, au regard décidé et imposant.
Fatiguée, lasse, énervé, Mme Cadigans ne releva pas.
-Eh, le bouffon ? Ferme-la pour voir ... oui, c'est bien ce que je me disais, c'est mieux quand tu ne parles pas.
Le "bouffon" se retourna pour poser ses poings sur la table de derrière. Celle-ci appartenait à un autre adolescent, aux cheveux d'un noir encre et aux yeux d'un vert vif. Ses lèvres étaient figées pour former un sourire satisfait.
-Jones ... Arnaud Jones ... tu peux m'répéter c'que tu viens d'me dire là ?
Arnaud sourit encore plus, apparemment content de l'effet de sa phrase. La classe, elle, élèves et professeur compris, regardait attentivement les deux garçons. Quand Mme Cadigans jugea d'intervenir :
-Fayllen, cesse de bouger et tais-toi. Jones, toi, ... rien à dire.
Arnaud hocha la tête alors que son voisin de devant le menaçait du regard.
-Répète, si tu oses !
-Je déteste me répéter. Et si tu as déjà oublier ... va t'acheter une mémoire. Elles sont en soldes, en ce moment, se serait une aubaine pour toi qui habite dans un carton devant l'école.
C'était de la pure provocation, Arnaud le savait mais s'en fichait bien. Son voisin, lui, était plus que rageur, prêt à bondir pour se battre. Mais une main le retint.
-Mickaël Fayllen, sors d'ici.
Mme Cadigans était d'une sévérité extrême et ne supportait pas ce genre d'élèves.
-Et toi, Arnaud Jones, je te prierai de cesser ce jeu.
Il ne répondit pas, se contenta de sourire puis observa Mickaël qui rangeait ses affaires avec une fureur incroyable.
-Tu vas le regretté, souffla-t-il.
-Comme si j'avais peur, lui répondit Arnaud.
-Un conseil mec, maintenant, quoi que tu fasses, regarde autours de toi, je ne serai jamais loin ...
Et il partit sous les regards d'une classe ébahie. Mme Cadigans avait été reconnu pour sa patience mais aujourd'hui, elle s'était envolée. En même temps, même après deux semaines, elle en avait déjà marre. A part deux ou trois élèves, les autres étaient de vrais cancres. Et aucune volonté ! Un conseil de classe avait déjà eu lieu, et il n'avait pas été des meilleurs qu'elle avait connu jusqu'à présent. Et au lieu de s'améliorer, le niveau de cette classe chutait. Tellement qu'aujourd'hui, elle en avait cessé. Et ce pourquoi elle avait demandé à Mickaël de sortir.
-En étude, Fayllen ! Et ... je donnerai ton nom au sous-directeur, histoire que tu passes un joli mercredi ici, lança le professeur d'un ton réfléchi.
Il grommela, sachant déjà ce qu'allaient dire le sous-directeur et ses parents. Alors, il quitta sa table, foudroya Arnaud du regard et avança avec une démarche bien étrange. Arrivé à la porte, il toisa son professeur qui écrivait un texte au tableau, oubliant son élève, puis dévisagea ses camarades qui, étonnés par l'humeur de leur professeur, prenaient leurs stylos pour recopier. Puis seulement, il poussa la porte qui s'ouvrit dans un bruit strident, faisant sursauter une adolescente à la chevelure d'or, puis il sortit, refermant la porte derrière lui. Les murs se mirent à trembler quand la porte prit contact avec eux tant Mickaël l'avait repoussée. Son sac sur le dos, il marcha lentement pour ne pas arriver de suite en salle d'étude, connaissant le travail qui l'attendait, à savoir une rédaction de cinq pages. Mais la salle se trouvait juste au bout du couloir, et même s'il traînait des pieds et regardait chaque casier s'il était bien fermé, il y arriva en trois minutes. Il ne prit pas la peine de toquer, ouvrant en grand la porte pour la laisser ouverte, sans gêne.
-B'jour ...
-Fayllen ! Ca faisait longtemps, dit un homme au sourire sarcastique. Devant moi, et vite, une rédaction s'impatiente.
Ronchonnant d'avance, il prit place devant l'homme qui chercha une feuille. Sur cette dernière se trouvait le sujet. "L'amour est-il infaillible ?" ... Mickaël y jeta un bref coup d'oeil. Quand, soudain, il prit conscience de ce qui était marqué.
-C'est quoi ce sujet ?!
-Un sujet ... cinq pages, n'oublies pas, dit l'homme, révélant des cheveux courts et roux. Et n'oublies surtout pas que même s'il n'y a personne là, y a des caméras pas loin. Tu as ... une heure.
Et, sans laisser le temps de répondre, il partit, laissant la porte ouverte. Mickaël, lui, avait une bouche qui formait un gigantesque O et ne put prendre ses affaires.
-L'amour est-il infaillible ... l'amour ... infaillible ... mais n'importe quoi ...
Il se laissa tomber lourdement sur sa chaise puis enroula ses bras autours de son cou. Puis, comme s'il voulait dormir, il posa sa tête sur la grande table en bois verdâtre. Il ferma un oeil, regarda le sujet, faillit s'évanouir puis referma son oeil. Quand il entendit des pas se rapprocher. Quelqu'un courrait, dans le couloir. Étonné, Mickaël se redressa ... pour reprendre son ancienne position, n'entendant plus rien. Il sentait que les minutes défilaient et que cinq pages sur un sujet "suuuuper" l'attendait.
-Bah, au pire, se sera une remarque en plus ...
Après à peine deux semaines de cours, comptant les week-ends et les mercredis de libre avec, Mickaël avait déjà rempli deux pages sur cinq. Soudain, les pas reprirent. Mais cette fois-ci, ils se rapprochaient de la salle d'étude. C'est alors que Mickaël vit une adolescente petite, mince et aux longs cheveux raides d'une couleur si claire qu'on ne pouvait lui donner de nom. Très étrangement, le coeur de Mickaël fit un bond, il se redressa. L'adolescente s'approcha alors, non timide. C'est là que Mickaël vit que cette jeune femme avait une allure ... particulière. Des yeux noyés par un mascara noir, un ensemble noir regroupant un chemisier à manches courtes et une jupe très courte, dont des chaînes pendaient, sur un collant moulant. Son fin visage était d'une blancheur incomparable. Et ses gestes étaient rapides, non hésitants.
-Hum ... tu sais où se trouve la Première C ?
Sa voix était un peu cassée, d'un style très classe.
-Au fond du couloir ... t'es qui ?
-Ca te regarde pas, dit l'adolescente avec un grand sourire, laissant voir deux belles lignées de dents blanches.
-Certes, mais tu me parles, et j'déteste parler aux inconnus.
-Alors ne me parle plus.
Mickäel sourit alors. Enfin une fille qui lui tenait tête ! Une gothiques en plus ! Intéressant ...
-Fayllen, dit-il en tendant sa main vers l'adolescente.
-Irving, répondit-elle après hésitation.
Mais elle refusa d toucher la main de Mickaël.
-C'est donc toi ... la nouvelle.
-Oui.
Elle lui tournait à présent le dos et Mickaël put admiré sa peau tout aussi blanche que son visage, le haut étant dos nu.
-J'peux savoir pourquoi tu me fixes comme ça, demanda-t-elle en s'avançant vers la porte, toujours ouverte.
Mickäel fut alors fort surpris.
-Mais comment sais-tu que ...
-Laisse tomber. Allez, bye !
Elle faillit partir mais sa démarche gracieuse fut dérangée quand l'horrible sonnerie retentit.
-C'est quoi, cette horreur ?!
-Fin d'un cours, début d'un autre. D'ailleurs, j'vais aussi y aller en cours, maintenant.
Il n'avait pas fait sa rédaction, mais s'en fichait totalement. Il se leva donc puis s'approcha de l'adolescente.
-Et comme on change de classe, je te conseillerai de me suivre.
-Mouais ... et dis, t'étais pas en cours, là ?
-Non, étude. Un ... truc à faire, répondit Mickaël avec un air angélique. Au fait, et ton prénom ?
-Mon nom ne te suffit donc pas, demanda l'adolescente en soupirant.
-Je le saurai de toute façon, tu vas te présenter dans quelques minutes.
-Haaan ... la poisse ! Lyanna. Mais je préfère Lyn.
-Lyanna ? C'est ... bizarre.
Mickaël sortit de la pièce en premier puis se tourna vers Lyanna.
-Me perd pas de vue, on va carrément changer de bâtiment, on a cours de SVT. Prête ?
-Question idiote ... vas-y donc, j'te suis.
"Mais qu'est-ce que je fais là, à faire mon garçon serviable ?" s'étonna intérieurement Mickaël.
-Hey, et ton prénom à toi ?
-Mickaël. Mais je préfère Mike.
Bizarrement, la Gothic sourit puis suivit Mickaël qui avançait pour sortir.
-C'est sympa, la SVT ?
Il s'arrêta de stupeur, pour finalement éclater de rire.
-Sympa ? Toi aussi, tu poses des questions idiotes ! Nan, en plus avec le prof qu'on a ... tout ce que je peux te dire, c'est que ... tu verras.
Il étouffa son rire, arrivant devant un autre bâtiment. Puis, il s'approcha de Lyanna et lui chuchota :
-Et surtout ... bon courage.
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Le chapitre I n'était pas fini, je vous laisse sur cette phrase, en vous promettant la suite dans très peu de temps ...